Signer l'OPTAM ou renoncer au secteur 2 ?

De jeunes et parfois moins jeunes médecins me posent cette question :— je m’apprête à m’installer en secteur 2 dans un groupe, voire dans un secteur géographique où la majorité des confrères de même spécialité, soit exercent en secteur 1, soit ont tous signé l’OPTAM. Aussi je crains d’être fortement pénalisé pour le développement de ma patientèle et par le poids des cotisations sociales du secteur 2,  jusqu’à envisager de renoncer au secteur 2, ou au pire de signer l’OPTAM comme tout le monde. Qu’en pensez-vous ?

Ma réponse tient en trois points : pas de renoncement intempestif, pas d’engagement contraignant, et pas de décision de gestion sans fins calculs.

1. Vous installer en secteur 1 alors même que vous disposez des titres hospitaliers ou universitaires vous permettant d’exercer en secteur 2 équivaudrait à renoncer définitivement à vous réinstaller ailleurs en secteur 2 (hormis quelques rarissimes exceptions). Avant même de parler d’OPTAM, est-ce que poser une fois pour toutes une telle décision engageant définitivement votre avenir professionnel vous semble tout simplement réaliste ? La vie étant pleine de surprises, qui vous dit que d’ici quelques années, vous ne changerez pas de région ? Qui vous dit que vous n’intégrerez pas un groupe de confrères exerçant tous en secteur 2 ? Mon premier conseil général est tranché :— si vous disposez de la possibilité d’exercer en secteur 2, ne renoncez surtout pas à ce droit car en l’état de la législation un tel renoncement est définitif, irrévocable.
2. Prenez au contraire vite rendez-vous avec votre CPAM. Faites-vous détailler précisément les contraintes individuelles dans lesquelles signer le contrat OPTAM de la CPAM vous entraînerait, ainsi que le montant de la prime contrepartie attendue dès le mois de juin suivant. Et prenez tout le temps nécessaire pour examiner tout cela en vous référant à l’analyse approfondie du dossier ci-contre dédiée à votre exacte problématique de débutant en secteur 2 et à toutes ses perspectives.
3. Certes, le poids des cotisations sociales de secteur 2 est plus lourd qu’en secteur 1, qui bénéficie d’une prise en charge importante par la CPAM. Mais ce différentiel vaut-il la peine de renoncer irrévocablement au droit d’exercer en secteur 2 et de fixer librement ses honoraires, certes avec tact et mesure?La réponse est négative dans la quasi-totalité des cas,une fois les calculs comparatifs correctement posés, ce qui n’est pas une sinécure.

Car pour arriver à vous situer clairement sur cette question, il faut faire de longs et savants calculs. Et ici, je suis obligé de dire qu’à notre connaissance et avec le recul de dizaines d’années de pratique, hormis le CFML (Centre des Formalités des Médecins Libéraux), je ne connais personne en France maîtrisant ce sujet ! Je dis et redis les choses : en raison de leur immense complexité d’application, aucun cabinet comptable de proximité, aucun prétendu simulateur de cotisations sociales d’un site fut-il officiel, aucun agent des caisses sociales obligatoires n’est outillé pour faire les calculs justes et éclairants sur ce sujet.