En dépit de toute la propagande émanant des pouvoirs publics, relayés par les réseaux bancaires et les assureurs, dont certains sont très agressifs dans leurs méthodes de vente, nous vous conseillons d’être extrêmement sélectif sur l’alimentation des postes BZ et BU de votre déclaration n° 2035 (dispositif Madelin). Voici un résumé de nos conseils.
Complémentaire frais de santé - Pour vous et votre famille, si ce n’est pas déjà fait, et si votre situation l'indique bien (voir le cas particulier à suivre), souscrivez toujours une prévoyance facultative complémentaire frais de santé (= mutuelle santé, en langage courant) dans le cadre de la loi Madelin car ce dispositif est toujours vertueux : les prestations (uniquement en nature) que vous verse l’assureur sont dans tous les cas exonérées d’impôt (= cadeau fiscal), alors que votre cotisation (y compris familiale entière) est déductible en professionnel. Naturellement, comme lors de toute démarche en assurances, votre intérêt sera d’éviter de cotiser pour des extensions de garanties inadaptées à votre cas de figure. Et vous êtes en la matière le mieux placé de tous car vous êtes médecin : en appréciant rationnellement vos vrais besoins et surtout, vos risques objectifs, vous éviterez toutes les sur-couvertures qui sont légion. Un cas particulier : si vous êtes en activité mixte (libéral et salarié) ou si votre conjoint est salarié dans le privé, vous aurez peut-être intérêt à opter pour la complémentaire santé proposée (au pire à moitié prix…) par son employeur ou le vôtre.
Prévoyance retraite - Ne confiez pas vos cotisations volontaires — rachats de points inclus — à un régime facultatif géré par votre Caisse de retraite sans avoir poussé loin votre réflexion : tant sur le pur plan financier, que sur celui de votre prévoyance retraite. Car il y a en général beaucoup mieux à faire, ne serait-ce qu’en phase de capitalisation, avec d’autres outils plus performants qu’un plan Madelin retraite (ici, le produit dit « Capimed » de la Carmf). Qui reste un mode d’épargne bloquée façon « tunnel » jusqu’à l’âge de votre retraite même si désormais, l’issue d’un contrat Madelin retraite ne se fera plus forcément en rente viagère. Notre avis – Cet « avantage » de possible sortie en capital est un moindre mal étant donné l’opacité qui règne sur le niveau futur de sa revalorisation annuelle de la sortie en rente viagère. Or, pas plus que la revalorisation de vos pensions viagères obligatoires Carmf, celle des rentes Madelin ne couvre qu’exceptionnellement le taux d’inflation ! Pire, l’avenir des caisses de retraite restant plus que gris, faute de rapport cotisants/retraités suffisant, leur rentabilité financière continuera de se dégrader inexorablement : les cotisations augmentent [après 9,80% voici quelques années, le taux du régime complémentaire Carmf passe en 2024 de 10% à 10,20%] et les pensions Carmf ne suivent plus l’inflation, loin de là, depuis des décennies déjà. Et en 2025 se profile déjà une nouvelle augmentation, mais par celle de l’assiette de cotisations cette fois, et non des taux. Nous en reparlerons en détail très bientôt.
Conclusion sur votre prévoyance retraite : il vous faut donc viser à en verser le moins possible à la Carmf. Ce qui reste possible en suivant nos conseils de gestion abaissant votre résultat déclaré en vue de diminuer (tous) vos prélèvements obligatoires, pour investir vos économies réalisées… ailleurs ! Or, comme par hasard, le choix de la prévoyance Madelin préconisé par les caisses elles-mêmes n’abaisse aucunement vos prélèvements sociaux…
Prévoyance « perte de revenus » - Ici encore, en cas de sinistre, les prestations garanties par l’assureur sont amputées par de copieux prélèvements obligatoires. Aussi amputeront-ils près de la moitié de vos IJ Madelin versées, voire de vos rentes d’invalidité Madelin. En effet, au moment du besoin, ces prestations subissent non seulement l’impôt sur le revenu ainsi généré, mais aussi toutes les cotisations sociales obligatoires (CSO du travailleur libéral). Et ceci, même si vous n’aviez pas fiscalement déduit vos cotisations, par omission voire par (vaine) anticipation en vue d’éviter cet écueil !
Notre avis en résulte : en matière de prévoyance professionnelle, le choix d’opter pour le régime Madelin ou celui de l’éviter soigneusement résulte, dès que les enjeux financiers sont importants, d’une analyse individuelle de votre situation qui n’est jamais réalisée par votre proposant, ni jamais recommandée par les médias de la société de consommation abordant le sujet de la prévoyance. En particulier, vous ferez attention au prêt-à-porter proposé par certains « conseillers » en assurances, par les courtiers et par les réseaux bancaires. Certaines réponses des pires sont… sidérantes, et malheureusement courantes. Notamment celle-ci, ordinaire : — c’est justement parce que vos prestations seront fiscalisées et soumises aux cotisations sociales en prévoyance Madelin qu’il vous faut augmenter votre taux de couverture d’au moins 50% par rapport à vos besoins ! Et vous êtes toujours gagnant, car vos primes d’assurance (surévaluées donc !) sont déductibles… (sic). Ce qui revient à payer plus pour avoir autant.
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