La défiscalisation miracle, rapide et pas chère, n’existe pas !

En marge de nos dossiers techniques sur les voies de défiscalisations professionnelles, voici quelques repères de base à ne jamais perdre de vue, sous peine de déconvenues certaines à l’arrivée…

1. Votre pression fiscale suit un mouvement contraire à celui de  votre pression sociale - En effet, dans notre système français, votre pression sociale effective (le poids réel de vos cotisations sociales obligatoires = vos CSO) diminue à mesure que votre revenu professionnel imposable (et non imposable également) augmente ! Autrement dit — et cela interroge toujours les débutants en libéral —, plus le libéral augmente ses revenus professionnels (imposables ou non), moins il paie in fine de cotisations sociales en proportion de ses revenus réels. Exemple en 2024 : un médecin libéral secteur 2 réalisant 20 k€ de revenus professionnels supportera un taux de pression sociale de 50,11%, tandis que s’il réalisait 250 k€ de revenus, son taux serait de 37,86%, et de 29,04% pour 500 k€ de revenus ! Soit 12 points de moins en passant à 250 k€, et 21 points en atteignant 500 k€ ! Tandis qu’à l’issue de la réforme dite de l’assiette sociale applicable depuis le 1er janvier dernier à vos revenus 2025, cela ne s’arrange pas vraiment en secteur 2 puisque les retenues sociales seront de 51,64% pour 20 k€ de bénéfices réalisés, puis de 39,97% pour 250 k€, et de 30,87% pour 500 k€.
   
   Et côté fiscal, c’est l’inverse qui se produit : la pression fiscale croit avec le revenu imposable au barème de l’IRPP, et de manière particulière : par sauts de tranches d’imposition (et donc de TMI = taux marginal d’imposition) subis sur vos euros de revenus professionnel dès après le dépassement de chaque borne supérieure du quotient de votre foyer fiscal (revenu imposable divisé par le nombre de parts fiscales de votre foyer). Et bien entendu, cette tendance de pression fiscale effective s’alourdit encore plus rapidement en cas d’existence d’autres revenus imposables (revenus non médicaux, revenus du conjoint, revenus du patrimoine, etc.) au sein du foyer fiscal. D’où l’impact financier d’une mesure de défiscalisation professionnelle qui vise à diminuer le revenu professionnel imposable.
   
   
2. Chaque projet de défiscalisation professionnelle commence par une dépense, soit une sortie de trésorerie !  – De principe général, hormis les défiscalisations opérant sur vos recettes (PDSA, zones, etc.), tout commence par une dépense professionnelle déductible. Et quel que soit votre objectif initial poursuivi par votre projet de défiscaliser (épargner, ou dépenser cette économie générée), toute défiscalisation réussie doit engendrer tôt ou tard un gain final, souvent sous la forme d’une économie de prélèvements obligatoires en impôt et/ou CSO, soit un gain réel de pouvoir d’achat.
   
   
3. L’économie finale visée est à toujours chiffrer précisément - Au différé de trésorerie près qui lui est inhérent (la dépense initiale), vous conviendrez aisément qu’une défiscalisation réussie conduit vers ce gain de pouvoir d’achat avec moins d’efforts que le fameux « travailler plus pour gagner plus », acte de gestion qui demeure encore plus… taxé sauf cas ou conjonctions de facteurs particuliers !

C’est pourquoi plutôt que de raisonner sur une simple évaluation en euros gagnés, nos dossiers « niches fiscales professionnelles » mettent aussi en avant combien de jours de travail supplémentaires (et donc taxés fiscalement au zénith, et socialement de manière très variable selon chaque situation) vous auraient été nécessaires pour gagner autant qu’en défiscalisant. Et, pour aller au bout de cette démarche aboutie, nos dossiers vous donnent une idée précise du temps contraignant que vous aurez à consacrer à la réalisation pratique de votre défiscalisation.

Conclusion – Ces trois repères rappelés devraient, je l’espère, vous inciter à ne pas vous précipiter sans calcul minutieux ou sans orientation réellement indépendante, vers tous les produits de défiscalisation existants. Dont par exemple les différents contrats de type Madelin et leurs pièges archi-classiques de leurs parts non déductibles (passés sous silence par les promoteurs de ces produits). Voir sur ce sujet par exemple, mon conseil du 30/03/2023.